« Il faut corriger ses faiblesses pour devenir plus fort » : voilà une croyance très répandue aujourd’hui dans les entreprises, tant chez les managers et chez les employés, que chez les responsables RH. Malheureusement – ou heureusement ? – connaître et même corriger vos faiblesses ne vous apprendra pas grand-chose sur vos points forts, car ces derniers ont leurs propres caractéristiques.
C’est ce que Marcus Buckingham et Donald Clifton démontrent sur base d’une étude menée auprès de deux millions de personnes : non pas un « super-sondage », mais une recherche basée sur des interviews de professionnels qui excellent dans leur domaine. Ils synthétisent leurs découvertes dans leur livre « Découvrez vos points forts », que je vous recommande vivement !
Marcus et Donald soulignent qu’il est temps de changer nos croyances, de mettre d’autres lunettes pour appréhender le développement professionnel et personnel.
Actuellement, voici les croyances qui sont largement véhiculées dans le monde professionnel :
– Tout le monde peut devenir compétent dans presque tous les domaines. On croit à « la polyvalence », qu’on encourage.
– Les meilleures chances de développement professionnel et personnel des individus résident dans les domaines où ils excellent le moins. Par conséquent, le temps et l’argent investis dans la formation par les entreprises visent à combler les lacunes de leur personnel. Ces lacunes sont perçues comme des « sphères d’opportunité ». Le plan de développement des salariés est centré sur ces sphères d’opportunité, c’est-à-dire sur les points faibles des travailleurs. Etrange, non ?
Et si ces hypothèses de base étaient erronées ?
C’est à cette remise en question que nous amènent les auteurs de « Découvrez vos points forts ».
Voici les nouvelles hypothèses qu’ils nous invitent à expérimenter :
– Les talents de chaque individu sont durables et uniques.
– Les meilleures chances de développement professionnel et personnel de chaque individu résident dans les domaines où il possède les meilleurs atouts.
Je les cite : Elles (ndlr : ces deux hypothèses) expliquent pourquoi les grands managers s’efforcent de chercher le talent dans chaque rôle, pourquoi ils orientent leurs salariés vers les résultats à obtenir au lieu de leur imposer un mode de travail standard, pourquoi ils rejettent l’opinion générale et traitent chaque individu différemment, et enfin pourquoi ils passent le plus de temps avec les meilleurs éléments.
L’intérêt de ce livre réside également dans le fait qu’il vous offre l’occasion de mieux cerner vos propres talents. En effet, 34 talents ont été extraits à partir de la richesse des interviews menés. Ils sont décrits avec précision, illustrés avec des exemples. De plus, un test en ligne a été créé (StrenghtsFinder, disponible en plusieurs langues) : face à une série de questions/mises en situations, il vous propose d’indiquer comment vous réagissez (parmi des options proposées). A l’issue du test, le « top 5 de vos talents » vous est communiqué.
En quoi cela peut-il vous être utile ?
– Pour déterminer le type de fonction dans lequel vous vous épanouirez. Vous vous sentirez d’autant plus à votre place et réussirez d’autant mieux le rôle qui vous est assigné que vous pouvez y mobiliser vos principaux talents.
– Pour être plus lucide à propos de vos modes de fonctionnements préférentiels ainsi que des conditions qui favorisent tant votre efficacité que votre plaisir au travail. En effet, en fonction de votre profil « talentueux » ;-), le style de management qui vous convient est différent.
– Pour miser sur les atouts de chacun dans une équipe. Si vous en avez l’opportunité, choisissez des collègues avec des atouts différents des vôtres ; optez pour la complémentarité !
En conclusion : afin de sortir de la mentalité des points faibles, il s’agit de prendre le pari de miser sur nos forces et de bâtir notre existence autour d’elles, plutôt que de passer notre vie à vouloir surmonter nos lacunes. Voilà la (r)évolution à laquelle nous convient Marcus Buckingham et Donald Clifton. Partants ?
Une dernière précision : le test StrenghtsFinder nécessite d’avoir un code d’accès. Chaque livre possède un code à l’intérieur de sa couverture, qui – malheureusement – n’est utilisable qu’une fois (pour une personne).